© (Photo de couverture – SDPROD)
Introduction : Le Baptême du Feu
Si comme moi, il y a quelques jours, le rallye automobile et tout ce qui l’entoure se résumait à des moteurs rugissant dans les routes de campagnes a toutes vitesse frôlant les arbres, les murs avec une finesse inouï, alors laissez-moi vous racontez une journée qui a pas mal changé mon point de vue. Invité dans les coulisses du 47ème Rallye des 12 Travaux d’Hercule ce dimanche 24 aout, je pensais assister à de simple courses sur asphalte, J’ai découvert bien plus : des familles, des tensions palpables et un sport exigeant où la stratégie se mesure en millimètres et… en dixième de seconde.
Partie 1 : Immersion dans le parc d’assistance

Alors que j’arrivais sur les lieux, à 12h30, la voiture de Sam Taveneau et de sa copilote Pauline Boyer partait pour une spéciale, il voulait leurs revanche du matin après un tête à queue qui leurs coutera quelques précieuses secondes. Loin de l’image des stands aseptisés, c’est un village vibrant qui s’anime sous une chaleur écrasante de près de 31°C. Ça sent l’essence, la gomme chaude et la passion. J’étais là pour soutenir Sam Taveneau, le champion en titre, mais aussi la famille Godeau. On m’a parlé de Noah Faucher, dont le père a longtemps été au cœur de l’organisation ; ici, le rallye est une histoire qui se transmet. C’est concret, c’est humain.
Ce qu’on pouvait ressentir c’est que chaque personne présente, était dans une bonne ambiance sur des tables de camping à manger en attendant les prochaines épreuves et quand la voitures était mise sur les crics… d’un seul coup toute l’ambiance était différentes, une concentration extrême avec minuties ou chaque objets est rangé et disposé à leurs places pour gagner le plus de temps possible lors de la préparations autour des voitures entre chaque boucle. Petit point important que j’ai pu observer, l’Alpine A110 de la famille Taveneau était préparé que par une seule personne, monsieur Luc Thaveneau le père de Sam Taveneau, il connait sa voiture comme personne avec une précision fine et experte. Chaque geste compte.
Partie 2 : Le verdict du « Point Stop » : visages et machines
Plutôt que le bord de la route, j’ai choisi de vivre la course au « point stop », là où les voitures arrivent juste après avoir franchi la ligne d’arrivée de la spéciale. C’est un moment de vérité. Les moteurs crépitent, les freins sont rouges vifs. J’ai vu arriver les deux gladiateurs : d’un côté, l’agile Alpine A110 de Sam Taveneau, une propulsion exigeante et racée ; de l’autre, la puissante Skoda Fabia EVO de Philippe Rageau, une quatre roues motrices redoutable d’efficacité. Les visages sont marqués par la concentration extrême. Les copilotes annoncent les temps, et dans les regards, on devine si les secondes ont été gagnées ou perdues via du marquage au velleda sur un tableau et avec le site de la FFSA en direct. La tension était à son comble avant la toute dernière spéciale.
Partie 3 : Le dénouement à 0,2 seconde : le coup de poker des pneumatiques
Après une longue attente entre les ES4 et les ES5 dans le parc d’assistance à relâcher la pression comme ils pouvaient, les voitures repartaient pour une dernière boucle vers 16h, un véritable thriller se jouait. Voici le secret de ce dénouement incroyable :
- La situation : Avant la dernière spéciale (l’ES5 « Cherveux », longue de 9,3 km ), Sam Taveneau avait une avance de 2,5 secondes sur Philippe Rageau. Une avance infime, mais une avance tout de même.
- Le choix défensif : L’équipe de Sam, pour protéger cette avance, a fait le choix de conserver ses pneus usés. Une stratégie logique pour ne pas perdre de temps à l’assistance et garder des gommes déjà en température.
- L’attaque totale : L’équipe de Rageau, n’ayant plus rien à perdre, a tenté un coup de poker. Ils ont sacrifié du temps à l’assistance pour monter quatre pneus différents d’avant, pariant sur une adhérence maximale pour cette ultime attaque.
Le résultat fut d’une cruauté magnifique : Rageau a été 2,7 secondes plus rapide que Taveneau dans cette dernière spéciale. Il a non seulement effacé son retard, mais a construit une avance de deux dixièmes de seconde pour remporter le rallye. Ce n’était pas une erreur de pilotage de Sam, mais bien un coup de maître stratégique de son rival. Il avait tout donné et légèrement avantagé sur le terrain d’une certaines manière par ses quatre roues motrices vs la propulsion de l’Alpine.
On est rentré au parc d’assistance, déçu de finir sur la seconde place, moi qui ne connaissait pas la famille Taveneau avant de venir j’ai pu ressentir tout les efforts qui n’ont malheureusement payé. C’est le jeu mais ça fait mal. Bravo à la famille Rageau pour son excellente constance tout du long du weekend.
Conclusion : L’invitation d’un nouveau passionné
J’ai quitté Cherveux ce dimanche soir avec bien plus que des souvenirs. J’ai compris que le rallye n’est pas qu’une affaire de vitesse. C’est une discipline d’endurance, de précision, de stratégie et surtout, une aventure humaine intense. Voir le dévouement des équipes pour des pilotes comme Jimmy, Jules ou Noah, et assister à un duel stratégique aussi brillant pour la victoire entre Taveneau et Rageau, ça vous marque.
Je n’ai bien sur aucune prétention a déjà connaitre cette discipline si exigeante mais je voulais vous partagez mon ressenti de néophyte. Alors, à tous ceux qui, comme moi, sont curieux mais n’ont jamais osé, je ne peux que vous donner un conseil : en 2026, pour la 48ème édition, foncez. Allez faire un tour au parc d’assistance à Cherveux , ou même aux vérifications techniques à Champdeniers le samedi pour voir les voitures de près. L’accès est gratuit, et l’ambiance est authentique.
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